"Il faut avoir le courage de se lancer avant d’être prête" : rencontre avec la fondatrice de Petit Mai

Anne est la fondatrice de Petit Mai, une marque d’accessoires pour enfants et adultes, éco-responsables et faits en Suisse. Diplômée d’une école hôtelière, elle nous raconte son arrivée inattendue dans le monde de la couture et de l’entrepreneuriat.
Elle nous parle en toute transparence de son parcours, de ses challenges et de sa santé mentale. Elle nous partage ses meilleurs conseils, les dessous de son succès et ses futurs projets.
Découvrez l‘histoire d’Anne, une maman entrepreneuse, créative et autodidacte.
Comment est née l’idée de Petit Mai ?

Petit Mai est né quand je suis devenue maman. Je suis rentrée de la maternité et je me suis mise à coudre une couverture pour mon fils. Le résultat a beaucoup plu à mon entourage, qui m’a demandé de lui en confectionner. Par la suite, j’ai cousu des chaussons en cuir pour mon fils, qui ont reçu le même succès.
Comme je voyais que mes créations plaisaient, j’ai voulu les vendre au-delà de mon entourage. C’est là que j’ai lancé Petit Mai, sans préparer de business plan mais en suivant mon instinct.
Quel a été ton parcours avant de lancer Petit Mai ?
J’ai fait une école hôtelière puis j’ai travaillé en gastronomie à Zurich et Arosa. Rien à voir avec la mode ou la couture ! Quand je travaillais à Arosa, je me suis tricoté un bonnet pendant mon temps libre. Rapidement, mes amis m’ont demandé de leur tricoter un bonnet. C’est comme cela qu’est né mon premier projet que j’ai appelé Mai (d’après mon nom vietnamien).
J’ai vendu ces bonnets pendant quelques années dans des magasins en Suisse. Je travaillais avec des retraitées qui m’aidaient pour la production, et je m’occupais des ventes.
En 2010, Mai s’est transformé en Petit Mai, une marque d’accessoires pour les enfants et bébés. Cela va bientôt faire 20 ans aujourd’hui que je me suis lancée dans l’aventure entrepreneuriale, de manière totalement autodidacte.
As-tu toujours voulu être entrepreneuse ?

Être entrepreneuse, pas forcément, mais depuis que je suis enfant je suis très créative. Je faisais notamment des bouquets de fleurs que je vendais aux voisins. J’ai toujours été curieuse d’apprendre par moi-même et aimé créer de mes mains. Pour la couture, je n’ai jamais pris de cours, j’ai appris par moi-même.
Quel est ton rôle dans l’entreprise ?
Je m’occupe à peu près de tout sauf de la production et de l’envoi des paquets. Je suis en charge du marketing, des relations avec les magasins, des commandes, du design avec les couturières, du budget et de la gestion des employées.
Qu’est-ce que tu aimes le plus et le moins dans ta vie d’entrepreneuse ?

Ce que j’aime le plus, c’est que je travaille par passion. J’adore mon boulot et mes différents rôles. J’aime beaucoup apprendre et voir que cela aboutit à de belles réalisations.
Ce qui est le moins fun, c’est que je travaille toujours, même en vacances. Si j’arrête, il ne se passe rien et mon business est en pause.
J’adore être à mon compte mais ce n’est pas toujours facile. J’essaye de mieux séparer ma vie privée de ma vie professionnelle pour préserver ma santé mentale, mais c’est vrai que c’est compliqué de combiner l’éducation de mes enfants et mon travail chez Petit Mai.
Quel est ton plus grand challenge avec Petit Mai ?
Mon plus grand challenge c’est de réussir à tout mener de front : la famille et mon entreprise. J’ai l’impression de ne jamais avoir le temps, ça peut parfois être frustrant mais il ne faut pas baisser les bras.
As-tu des conseils à donner à quelqu’un qui veut se lancer ?

Mon conseil serait de ne jamais lâcher, il faut être têtue pour être entrepreneuse. Ne te laisse pas impressionner par ce que les gens disent à propos de ton business.
Un autre conseil qui me fait avancer, c’est un petit conseil tout simple : avoir une to-do liste courte et réalisable. Cela me permet d’être beaucoup plus efficace. Quand je commence une tâche, je la termine et après je peux passer à la suivante. Avant, je commençais de nombreuses activités en même temps sans les finir. C’était frustrant et je n’avançais pas.
Mon dernier conseil serait d’arrêter de chercher la perfection. Je sais que souvent ta marque est le reflet de toi-même et il est donc facile de prendre les choses à cœur. Malheureusement, la quête de la perfection empêche parfois de se lancer. Il faut avoir le courage de se lancer avant d’être prête.
Est-ce qu’il y a eu un moment où les choses se sont accélérées ?

Petit Mai a commencé à décoller quand j’ai changé d’état d’esprit. Depuis à peu près 3 ans, j’ai décidé de me concentrer plus sur moi et mon business. J’ai arrêté de considérer Petit Mai comme un projet secondaire et j’y ai donc consacré plus de temps et d’investissements. J’ai même embauché trois employées.
J’ai pu opérer ce changement car mes enfants sont devenus plus grands et ça m’a permis de me recentrer un peu plus sur moi-même. Cette notoriété n’est pas un miracle, mais le fruit de beaucoup de travail et d’investissement personnel.
Est-ce qu’il y a eu un moment où tu as eu envie d’abandonner ?
Oh oui, souvent ! Ce n’est vraiment pas facile d’être indépendante. Il faut travailler plus dur que les autres pour arriver à ses fins. Le premier du mois on recommence à zéro. Il faut pouvoir supporter l’incertitude et la pression.
Combien de temps ça t’as pris pour pouvoir vivre de ton business ?

Ce n’est pas si facile de pouvoir vivre de son business, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Il faut être patient. Au début mes couturières gagnaient plus que moi. Puis au fur et à mesure, mes revenus sont devenus plus stables. Mais ceux-ci sont réinvestis en grande partie dans mon entreprise.
Pourquoi avoir choisi de produire localement en Suisse ?
C’était une évidence ! D’abord parce que j’ai commencé à confectionner les pièces moi-même dans mon atelier à Fribourg, et ensuite parce que ça me plaît beaucoup de savoir d’où viennent les produits et de pouvoir produire à la demande.
Tu vends en ligne et en magasins, que préfères-tu ?

Je vends sur mon e-shop et en magasins. Je n’ai pas mon propre magasin mais ce n’est pas une priorité pour le moment. Vendre en ligne est financièrement plus avantageux car la marge est plus élevée mais on peut toucher plus de gens en magasins et ainsi passer de plus grandes commandes.
Quels outils de communication utilises-tu pour faire connaître Petit Mai ?
Je suis active sur Instagram et j’envoie des newsletters. J’aimerais en faire plus mais je n’arrive pas à trouver le temps. Mon moyen préféré de se faire connaître, c’est d’échanger avec les gens en vrai. Cela permet de créer un lien et qu’ils puissent voir les produits sur moi, me poser des questions, etc. C’est important pour les potentiels clients de voir les articles portés.
As-tu un conseil à nous donner pour réussir sur Instagram ?

Instagram est une plateforme un peu capricieuse, j’ai parfois du mal à comprendre son algorithme. Mais si je peux donner un conseil, je dirais qu’il faut être constant et présent régulièrement, surtout en stories. J’analyse mes résultats pour voir ce qui marche le mieux et j’écoute des podcasts pour continuer à suivre les tendances. Malheureusement, je crois qu’il y a toujours une part qui ne dépend pas de toi. Si tu as la chance qu’un grand compte te partage ou qu’Instagram décide de te mettre en avant, ce sera un grand atout.
Quels sont tes prochains projets ?
Je rêve d’avoir un atelier plus grand, plus de couturières, etc. J’aimerais voir plus grand et réussir à développer Petit Mai.
Découvrez les accessoires Petit Mai sur le site internet petitmai.ch.
Si le concept vous a plu, n’hésitez pas à nous suivre sur Instagram @musacevintage. Dites-nous en commentaires l’entrepreneuse que vous aimeriez découvrir dans le prochain article.